Les origines du Taiji Quan

À l'origine du Taï Ji style Guang Ping Yang se trouve le grand maître de Taï Ji Yang Lu-Chang, ainsi que son second fils, Yang Ban-Hou (1ère et 2ème génération). À partir de Yang Ban-Hou, la lignée a été transmise à seulement trois disciples. L'un d'eux était Wang Jiao-Yu (3ème génération), qui, à son tour, ne transmit le style qu'à quatre disciples. L'un des quatre était Kuo Lien Ying (4ème génération), qui amena ce style aux États-Unis en 1965. Tous les élèves qui ont appris directement avec Kuo sont considérés comme la 5ème génération.

Quand il était enfant, Yang Ban Hou avait un talent exceptionnel pour les arts martiaux et de remarquables capacités. Pourtant, il détestait l'entraînement très dur de son père, le fier Yang Lu-Chan qui le forçait à pratiquer, et il s'enfuyait souvent de la maison. Son père le retrouvait toujours et le ramenait de force à la maison.

Même si Yang Ban-Hou détestait son entraînement journalier, ses capacités naturelles lui facilitaient la tâche, et sa pratique s'améliora très rapidement.

En quelques courtes années, alors qu'il était devenu un homme, il atteignit un niveau inégalé en arts martiaux, supérieur même à celui de son propre père.

C'est ainsi que son nom devînt connu et reconnu dans tout le pays.

Au 17ème siècle, quand les Mandchous du Nord envahirent la Chine, l'empereur ordonna qu'on lui trouve le meilleur « artiste martial » afin qu'il puisse enseigner à la famille royale et à ses gardes impériaux. Yang Ban-Hou était, à cette époque, considéré comme le meilleur, et l'empereur lui ordonna de servir comme entraîneur royal en arts martiaux pour la Cour Impériale. Yang Ban-Hou n'aimait pas les Mandchous, mais il savait aussi que tout refus aux ordres de l'empereur lui vaudrait la vie - il aurait été décapité.

Yang Ban-Hou ne souhaitait pas enseigner les véritables secrets de la forme de Guang Ping aux envahisseurs Mandchouss, alors il changea délibérément les mouvements en une forme plus douce, qui sera plus tard connue sous le nom de la forme de Beijing. Les sessions nocturnes de Taï Ji pour la famille royale avaient lieu derrière les grands murs de brique du jardin et les hautes portes en bois fermées.

Un jour, Yang Ban-Hou, en chemin pour la Cour Impériale, passa devant les étables royales et observa un jeune palefrenier qui pratiquait la même forme de Taï Ji que celle enseignée toutes les nuits par Yang Ban-Hou dans le jardin royal. Il confronta le garçon afin de savoir comment il pouvait connaître ce style de Taï Ji si bien. Le palefrenier, qui s'appelait Wang Jiao-Yu, confessa avoir appris les mouvements en espionnant les leçons nocturnes.

Yang Ban-Hou apprit que le garçon était Chinois, et non Mandchous, et qu'ils venaient tous deux de la même ville de Guang Ping. Il demanda alors au garçon s'il serait sérieux quant à l'étude du Kung-Fu avec lui. Immédiatement, le garçon lui répondit positivement et tomba à genoux pour montrer son respect et son appréciation en s'inclinant devant Yang Ban-Hou cent fois, se frappant le front sur le sol de pierre dure à chaque fois.

Quand Wang Jiao-Yu eut fini son salut, le front rouge et plein de bleus, Yang Ban-Hou lui dit : « Si tu veux réellement que je t'apprenne le vrai Kung-Fu, il te faudra te pencher afin que ton menton puisse toucher tes orteils en 100 jours ». Wang Jiao-Yu pratiqua très durs tous les jours et réussit à toucher ses orteils avec son menton bien avant que les 100 jours soient passés, il devint ainsi l'un des trois seuls disciples acceptés par Yang Ban-Hou.

50 ans plus tard - La légende Wang Jiao-Yu

« Tous après lui ! » cria le shérif de la ville à son groupe de neuf poursuivants députés. « Ne le laissez pas s'échapper ! » Chi-Li était connu comme étant le plus insaisissable et le plus malin des voleurs de la région de Shantung. Il possédait de grands talents et avait été formé dans un art martial chinois très technique. Il pouvait facilement faire des bons pour traverser un canal de plus de 6 mètres de large, ou tout aussi aisément sauter 2 mètres 50 du sol sur les toits pour éviter de se faire attraper. Souvent, la nuit, les villageois regardaient avec émerveillement cette silhouette agile et sombre accentuée par la lune géante brillant au firmament alors qu'il sautait de toit en toit, son butin accroché à l'épaule.

Cette nuit-là, le shérif et ses adjoints avaient chassé Chi-Li jusqu'à une impasse qui menait à un vieux temple. Quand les poursuivants tournèrent au coin de l'impasse qui menait au temple, ils virent le corps de Chi-Li étendu sur le sol, complètement assommé et sans aucun mouvement.

Le shérif et ses hommes étaient fort étonnés et se demandaient bien ce qui était arrivé à cette forme sans vie allongée sur le sol, devant eux. Alors qu'ils recherchaient autour d'eux une réponse à cette énigme, ils virent un vieil homme assis sur les marches de granit menant à l'entrée principale du vieux temple. Ce vieil homme était connu des gens de la ville comme « le vieil homme qui vend du thé à l'entrée du vieux temple ». Il s'habillait de vêtements de coton bleu foncé ; il portait de larges pantalons aux jambes attachées fermement aux chevilles. Aux pieds, il avait des chaussettes marron et des chaussons noirs. Sa veste large avait une rangée d'anneaux en tissus autour des boutons en tissus (ce qu'on appelle boutonnière brandebourg) jusqu'au cou. Son comportement était calme, il se tenait assis en tailleur, les paumes de ses mains reposant sur ses genoux. Il était assis derrière un stand de fortune en bois tout délabré, très abîmé par les intempéries. Sur le stand se trouvait une grande variété de feuilles de thé séchées dans des paniers de bambous tressés aux couleurs plus ou moins claires, et qui emplissaient l'air d'été de nombreux arômes odorants.

Le vieil homme, les cheveux courts, se tenait droit, les yeux mi-clos pendant que le shérif l'interrogeait. Calmement, il nia avoir quelque connaissance de ce qui était arrivé au voleur ; Chi-Li. Alors que le shérif et ses hommes paradaient fièrement dans la ville traînant Chi-Li attaché par une corde, on chuchotait dans tout le village que « le vieil homme qui vend du thé à l'entrée du vieux temple » possédait une grande habilité en Kung-Fu. Depuis ce jour, les villageois, jeunes et vieux, allèrent chaque jour au temple dans l'espoir d'apercevoir le vieil homme pratiquer le Kung-Fu. Certains le supplièrent encore et encore afin de devenir son disciple et de recevoir son enseignement. Pourtant le vieil homme continuait à nier avoir quelque connaissance en arts martiaux, et à affirmer n'être qu'une personne ordinaire qui vendait du thé pour vivre.

Comme les jours et les semaines défilaient, ceux qui avaient attendu du matin au soir dans l'esprit de voir du Kung-Fu abandonnèrent et disparurent petit à petit du jardins du temple.

Finalement, tous abandonnèrent, sauf un jeune homme persistant. Ce jeune homme changea ses habitudes et dormait le jour, afin de pouvoir observer le vieil homme la nuit. Nuit après nuit, il alla au temps et ne rentrait se coucher qu'à l'aube.

Après trois nuits sans succès, une demi-heure après avoir entendu le gardien du temple frapper quatre coups bong ! bong ! bong ! bong ! (ce qui voulait dire quatre heure du matin) à l'aide d'un bout de bois sur le bambou creux, et alors qu'il allait s'endormir, une silhouette sombre apparu tout à coup au milieu des jeunes arbres, déplaçant ses bras et ses mains en totale coordination avec son corps et ses jambes, comme une danse lente. À chaque fois qu'il poussait en avant avec ses paumes, les branches des arbres les plus proches se penchaient dans un bruissement de feuilles comme si un vent violent soufflait.

La silhouette sombre bougeait lentement et en douceur comme des nuages flottant dans le ciel. À chaque pas, en avant et en arrière, elle plaçait ses pieds sur le sol doucement et avec précision. En même temps, à chaque mouvement qu'elle accomplissait lentement, le jeune homme voyait et sentait la grande puissance qui était projetée. Quand la nouvelle se répandit que le « vendeur de thé » avait de telles capacités en Kung-Fu, tous ceux qui pouvaient marcher voulurent apprendre avec lui. Finalement, le « vendeur de thé » Wang Jiao-Yu accepta quatre disciples. L'un des quatre était Kuo Lien Ying, qui, en 1965, amena le style unique du Taï Ji Guang Ping Yang dans le Chainatown de San Francisco.

Traduction d'après un texte de Henry Look (5ème génération).
Traduction française : Sophie Nichanian.


Sifu Kuo Lien-Ying enseigna à Sifu Yun-Chung Chiang (5ème génération) qui créa la Wen Wu School of Martial Arts en 1973 à Berkeley en Californie.

Son élève, Sifu Fu-Tung Cheng (6ème génération) vint en France à partir de 1984 enseigner à un petit groupe, dont faisait partie Sifu Lelaquais (7ème génération). Lequel créa notre École, TAOM.


TAOM signifie : « la porte du TAO ».
Notre emblème est le Phénix.
Principe Yin : Cet animal mythique symbolise l'Impératrice, la terre, l'introspection et la Voie Interne. Le Yin est en bas, sa fonction est de s'élever dans le ciel. Le Phénix ailé est le représentant de la terre (Yin) dans le ciel (Yang).
Le pendant du Phénix (Yin) est le Dragon (Yang) qui symbolise l'empereur, le ciel, l'expansion, et la Voie Externe. Le Yang est en haut, sa fonction est de descendre. Le Dragon (sans ailes) est le représentant du ciel sur terre.